Aucune réponse sérieuse face au risque énergétique sur les Alpes-Maritimes
Communiqué du Collectif Citoyen 06 – 26 mai 2025

Le 11 octobre 2023, une panne d’électricité majeure avait touché notre département, affectant 260 000 foyers. Un an et demi plus tard, les 24 et 25 mai 2025, d’importantes coupures électriques dues à des actes de sabotage, ont à nouveau affecté 160 000 foyers à Cannes et dans l’ouest des Alpes-Maritimes, puis 45 000 foyers à Nice.
Ces événements d’ampleur mettent en lumière l’extrême vulnérabilité de notre territoire, qui est historiquement qualifié par les experts de ‘’péninsule énergétique’’, en raison de sa faible production locale d’électricité et de sa très forte dépendance aux importations via le réseau national.
Mais que font, depuis des années, les préfets successifs des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy et Éric Ciotti, au département, David Lisnard, maire de Cannes, et Christian Estrosi, à la tête de la Métropole Nice Côte d’Azur, pour réduire cette vulnérabilité majeure, alors qu’ils sont les premiers à dénoncer avec force les actes de sabotage ?
Au-delà de la question de la protection physique des installations, se pose le problème de l’insécurité liée au niveau très faible d’auto-suffisance énergétique de notre territoire, qui est de 11% seulement sur la métropole niçoise ! et à la réduction trop lente des consommations finales d’énergies (cf. schémas ci-dessous).
D’un côté, des consommations qui peinent à diminuer (alors que le plan climat niçois (PCAET) fixe une réduction de -18% en 2026 et -26% en 2030), et de l’autre une production d’énergies renouvelables (EnR) qui ne décolle pas (en dépit de l’objectif niçois de hausse de +40% des EnR d’ici 2026), notamment par manque de volontarisme politique.

En juillet 2020, Christian Estrosi avait créé l’Agence de Sécurité sanitaire, environnementale et de gestion des risques (ASSEGR), s’enorgueillissant d’une première agence de ce type en France. Une agence dirigée par Véronique Borré, Laurence Sérandour occupant le poste de responsable opérationnelle, et la gestion de crise anticipation & résilience étant confiée à la préfète Anne Bocquet. Cette agence est donc censée « jouer un rôle central dans la prévention, l’anticipation et la gestion des crises majeures sur l’ensemble du territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur. » Visiblement, l’anticipation n’a pas été au rendez-vous (la réaction en vue de la conférence UNOC est symptomatique).
Les citoyens s’interrogent aujourd’hui sur l’absence de réduction effective de la dépendance énergétique de notre territoire, sur la non-atteinte des objectifs fixés par les plans Climat et sur l’absence de plans de sauvegarde, publiés, notamment sur les installations sensibles.
Nous demandons en conséquence que cette question d’insécurité énergétique soit considérée comme prioritaire par nos décideurs publics, et qu’elle donne lieu à des actions concrètes.