Le bruit cause mal-être, stress, maladies et décès prématurés
Il y a 2 sortes de bruit : celui qu’on entend, qui nous gêne, voire nous agresse. Et celui qui impacte négativement notre santé.
Et puis, il y a celui qu’on n’entend plus, à force de l’avoir entendu, mais notre cerveau, lui, l’entend et l’enregistre. Ces nuisances sonores impactent négativement notre santé ! Le coût social estimé du bruit en France est de 155 milliards d’euros par an, largement au-dessus du coût de la pollution de l’air (100 milliards) ou du tabac (120 milliards). Le seul bruit routier serait responsable de la perte de près de 700.000 années de vie en bonne santé chaque année en France.
Rappelons que la Charte de l’environnement de 2004, adossée à la Constitution, indique que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé« , et que la loi LOM (2019) précise que « chacun a le droit de vivre dans un environnement sonore sain. »
Le bruit : 2ème cause impactant la santé, après la pollution de l’air !
Le bruit cause des milliers de décès prématurés en France et le stress qu’il induit entraîne de nombreuses pathologies : obésité, diabète, difficultés d’apprentissage, cancer du sein. Un Français sur 4 en souffre dans son quotidien. Une étude danoise, menée par la chercheuse Zorana Jovanovic Andersen et publiée en mars 2021, a montré une augmentation du risque d’infarctus d’environ 30 % pour chaque accroissement de 10 dB du bruit ambiant, à partir d’un seuil de 56 dB. Le bruit doit être considéré comme un déchet de l’activité humaine et une pollution mortelle.
Ses causes principales proviennent du transport routier (dont les deux-roues motorisés) et ferroviaire, mais également des chantiers, des bars, du voisinage, etc. Le transport aérien et maritime est également une source importante de nuisances sonores. (photo copyright CC06)
Enfin, le bruit affecte la faune, tant sur terre que dans les mers (on parle de cacophonie maritime !), notamment les populations d’oiseaux et les poissons et mammifères marins.
Nice est très bruyante
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la part de la population exposée au bruit du trafic routier est deux fois plus élevée qu’au niveau national (34 % contre 14 % en 2010).
Et Nice est une ville bruyante ! Les causes sont connues : une circulation pléthorique de voitures, des ballets incessants – de jour comme de nuit – de motos pétaradantes, dont les pots d’échappement – trafiqués ou non – dépassent pour beaucoup les normes en décibels (rappelons qu’il y a 85.000 deux-roues sur Nice), les innombrables décollages et atterrissages d’avions juste au-dessus de nos têtes (177.000 par an, soit 500 par jour, selon les chiffres de l’aéroport), les constructions d’immeubles et travaux incessants…
Le Collectif Citoyen 06 fait du bruit sur France 3 Nice
Interview du 14 janvier 2022.
La municipalité préfère minimiser les faits, sans mener de grands chantiers pour lutter contre ce fléau. Elle ne teste qu’un ou deux radars sonores, qui ne sont pas aux normes et qui ne sanctionnent pas les fautifs. Fin 2022, la ville de Nice ne devrait compter que 10 radars « pédagogiques » (aucune sanction) ne se déclenchant qu’à partir du seuil très élevé de 90 décibels !
Le Plan de Prévention du Bruit Environnemental (PPBE III) de la métropole Nice Côte d’Azur indique que seuls 5% de ses habitants sont exposés à des niveaux de bruit gênants (plus de 68 dB), visant 3% en 2024. Mais ce taux est une moyenne sur l’ensemble du territoire métropolitain, en grande partie non urbanisé (vallées, forêts, massif du Mercantour, etc.), ce qui masque donc une exposition au bruit très supérieure dans les villes du territoire, et particulièrement Nice.
Il est donc grand temps de changer de cap à Nice
Grand temps de se préoccuper de la santé et du bien être des Niçois en faisant drastiquement la chasse au bruit en ville, en réduisant les trafics automobiles, maritimes et d’avions, et en menant des campagnes de prévention, mais aussi de sanction.