C’est toujours le monde d’avant sur l’aéroport de Nice !
Le trafic aérien sur l’aéroport de Nice a suivi jusqu’à présent une croissance dénuée de toute préoccupation environnementale et sanitaire. Le nombre de passagers est ainsi passé de 9,8 (en 2005) à 14,5 millions (en 2019), soit +50% en moins de quinze ans : c’était le … monde d’avant !
Aujourd’hui, alerte après alerte, il est plus que temps de réagir et de revoir nos modèles économiques, et donc nos vieilles habitudes : partir un week-end ou quelques jours en avion pour se tremper les pieds dans des eaux turquoises, ou à Paris pour une conférence ou une réunion de travail…
Pour satisfaire ses actionnaires et les élus locaux, la société des Aéroports de la Côte d’Azur (SACA) a donc imaginé pouvoir continuer sur cette folle lancée, s’intéressant plus aux devises qu’aux gaz à effet de serre ou aux polluants de l’air. Le trafic aérien (commercial et non-commercial) a augmenté de 4,6% entre 2015 et 2019, tandis que toutes les émissions de CO2 ont augmenté entre 2015 et 2019, de 11 à 22% (selon les périmètres) ! Côté polluants, même punition : tous les tonnages des polluants principaux (décollages et atterrissages) ont augmenté entre 2015 et 2019 (4 ans) de 10 à 15%.
Ce projet est attaqué en justice
Le 13 janvier 2020, le Préfet des Alpes-Maritimes a signé le permis de construire de l’extension du Terminal 2 (autrement dit, pour un 3ème terminal), avec le soutien indéfectible du maire de Nice, et en dépit d’une opposition de 75% exprimée lors de l’enquête publique et de l’avis extrêmement sévère de l’autorité environnementale…
Or, au regard des règlementations environnementales, ce permis présente de multiples illégalités. C’est la raison pour laquelle deux associations locales, FNE 06 et CAPRE 06, soutenues techniquement par le Collectif Citoyen 06, ont déposé deux recours administratifs en février 2020. Le premier, référé-suspension, a été débouté par la justice administrative. En revanche, le second et le plus important, recours en annulation du permis de construire (jugement principal) a suivi le parcours d’appel auprès de la cour administrative d’appel de Marseille, après son rejet par le Tribunal administratif de Marseille, et se trouve aujourd’hui en cassation au Conseil d’Etat (février 2024). Le requérant de ce recours est l’association FNE06.
Si vous voulez agir, vous aussi, contre ce projet inacceptable
Vous pouvez apporter votre soutien financier à la procédure, portée par des bénévoles, en vue de régler les frais honoraires du cabinet d’avocats parisien Huglo Lepage (Maître Corinne Lepage) et du conseil auprès du Conseil d’Etat.
Vous pouvez aussi en parler autour de vous : de nombreux habitants, pourtant concernés par les nuisances de cet aéroport urbain, ne connaissent pas ce projet d’extension. A Nice, comme à Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer, Antibes, ou sur les communes de l’arrière-pays, pourtant très régulièrement survolées par les avions en montée ou en approche.
A retenir !
Nous sommes extrêmement déterminés à ne rien lâcher face à ce projet inacceptable sur les plans climatique et sanitaire. Nous nous opposerons becs et ongles à la relance d’une croissance d’un autre temps, après laquelle courent l’aéroport, certains élus majoritaires locaux, les comités de tourisme. Pourquoi ? Parce que nous sommes pour une aviation et un tourisme raisonnés, soucieux de l’avenir de nos jeunes et de la Planète !
Comme rappelé par le Collectif Citoyen 06 le 31 mars 2022, pas d’autre voie que de réduire le trafic aérien, à Nice comme ailleurs. La croissance perpétuelle n’est pas une solution, mais une impasse climaticide : Look up, guys !
Dans cette optique, de nombreux collectifs se mobilisent depuis le début 2024 pour demander le plafonnement du trafic aérien.