Le béton ne se mange pas
La municipalité de Nice poursuit inexorablement l’artificialisation des terres agricoles de la Plaine du Var. Cette plaine, qui était l’une des plus fertiles d’Europe, et a nourri les Niçois durant des siècles, n’est plus que béton et constructions.
Nice n’a que 3 jours d’autonomie alimentaire
Cette artificialisation des terres agricoles a 2 conséquences majeures, véritables vulnérabilités de Nice : sa dépendance alimentaire de 98% – Nice n’a donc que 3 jours de stocks alimentaires – et l’imperméabilisation de ses sols qui provoque des inondations majeures, comme en 2015 et en 2019.
Et çà n’est pas prêt de s’arrêter : malgré ces catastrophes et ce danger permanent de manquer de nourriture à Nice en cas de pénurie ou de blocage des voies d’accès, la municipalité de Nice va bétonner 3 millions de m2 supplémentaires sur ce qui reste de la basse Plaine du Var, alors même que la réglementation exige de diminuer de 50% le rythme de consommation d’espaces agricoles avant 2030 (SRADDET PACA notamment).
Match Béton-Courgettes à Nice : 3 buts contre 0…
Alors que la situation est alarmante et connue des services de la métropole niçoise, la politique agricole et alimentaire, initiée en 2014, n’a toujours pas donné lieu à un authentique Projet Alimentaire Territorial (PAT), pourtant annoncé en juin 2019 et inauguré par Christian Estrosi le 9 décembre 2020 : aucun diagnostic n’a encore été rendu public en 2022… Étonnamment, le plan d’urbanisation avance bien plus vite que le PAT. Faut-il en déduire que BTP et PIB comptent bien davantage que notre sécurité alimentaire et notre santé ?
Une épidémie de maladies chroniques liées à la malbouffe
Nous sommes tous et toutes concernés par la malbouffe, qui ne se limite pas qu’aux produits des fast-foods, mais concerne aussi la nourriture ultra-transformée produite industriellement (Aliments Ultra-Transformés, ou AUT) et très largement présente dans les rayons des supermarchés. Ces produits comprennent toutes sortes d’additifs (conservateurs, émulsifiants, etc.) et de perturbateurs endocriniens. En Europe, près d’un quart des adultes sont désormais considérés comme « obèses »… Cette situation dramatique est due à l’effet convergent de la malbouffe et d’une sédentarité croissante.
En France, la malbouffe serait responsable d’un véritable fléau de santé publique : 8 millions d’obèses, 500.000 insuffisants cardiaques, 10 millions d’hypertendus, et plus 4,5 millions de diabétiques. On peut y ajouter des dépressions et des troubles de l’attention et de la mémoire… Elle serait également responsable d’environ un quart des cancers !
Il est grand temps de changer de cap à Nice
Changer de cap en imposant un moratoire sur l’artificialisation des sols de la Plaine du Var, en stoppant cette frénésie de constructions de béton, en mettant en place une véritable, sincère et ambitieuse politique agricole et alimentaire à Nice (ce qui est annoncé depuis 2014 mais toujours pas réalisé), et en sensibilisant les habitants aux bienfaits multiples d’une alimentation bio et locale (plutôt les AMAP que les hypermarchés !), pour enfin privilégier la santé et la sécurité des Niçois.