Les logements énergivores ne sont pas une fatalité
Rénover énergétiquement les bâtiments offre 2 bénéfices : la baisse des émissions de CO2 et des polluants atmosphériques, qui profite à tout le monde. Et la baisse de la facture énergétique qui profite à celui qui rénove son bien.
La rénovation énergétique des logements concerne aussi bien les propriétaires occupants, propriétaires bailleurs, copropriétés, que les bâtiments publics… Bien sûr, tous les logements ne sont pas des passoires énergétiques classées E, F et G.
Après une phase diagnostic qui révèle les déperditions d’énergie et les gains potentiels, vient la phase des travaux de rénovation énergétique, plus ou moins importants selon les conclusions du diagnostic, et idéalement en respectant un certain ordre : l’isolation d’abord (toit, murs, ouvertures, planchers), puis le chauffage et la production eau chaude (chaudière, Pompe à Chaleur (PAC), solaire), puis la régulation du chauffage (programmation, réglage par pièce) et enfin la ventilation (VMC simple ou double flux).
Pour motiver et participer financièrement aux coûts des travaux, il existe différentes aides qui peuvent prendre tout ou partie des travaux, dont certaines sont cumulables : Prime Énergie Monexpert (selon les ressources du foyer), MaPrimeRénov’ (pour tous les niveaux de revenus, y compris bailleurs et copropriétés), MaPrimeRénov’ Sérénité (sous conditions de ressources) , l’éco-prêt à taux zéro (pour tous les propriétaires, y compris pour les copropriétés parties communes), le chèque énergie, la TVA réduite, voire les aides locales. Certaines aides sont cumulables : l’éco-prêt à taux zéro, la Prime Energie Monexpert, MaPrimeRénov’.
Quelles actions mettre en œuvre pour réussir ce grand plan de rénovation énergétique à Nice ?
- La municipalité de Nice et la métropole Nice Côte d’Azur doivent être exemplaires en matière de rénovation énergétique et d’équipement d’énergies renouvelables (EnR) des bâtiments publics. Le pire contre-exemple étant le nouveau siège de la métropole Nice Côte d’Azur, dans le quartier Arénas, qui n’est alimenté par aucun panneau photovoltaïque (Connexio) !
- La municipalité et la métropole Nice Côte d’Azur doivent se faire certifier par la norme ISO 50001 qui vise les économies d’énergie et l’efficacité énergétique.
- La municipalité de Nice et la métropole Nice Côte d’Azur doivent affirmer le lancement d’un grand plan de rénovation énergétique sur plusieurs années afin d’éliminer les 26.000 passoires énergétiques.
- Elles doivent atteindre l’objectif prescrit par le SRADDET de 4.500 à 5.800 rénovations par an (bien loin des 500 à 1.500 annoncées par la métropole NCA !).
- Pour cela, elles se doivent de communiquer massivement sur cette volonté, mettre fortement en avant un guichet unique d’accueil, de conseil et d’accompagnement et développer des antennes sur le territoire (point important, compte tenu de l’étirement géographique de la métropole niçoise), faciliter les démarches de primes, aides, prêt spécifique, etc., référencer les artisans certifiés et redevables de résultats, inclure l’obligation d’inclure des EnR (PV et solaire thermique particulièrement), suivre et communiquer les résultats obtenus de façon régulière et détaillée (nombre de rénovations, coûts, types travaux, économies énergie, etc.).
- Elles doivent développer les aides et primes locales en réorientant les centaines de millions d’€ prévus pour des travaux inutiles : construction d’un Palais des Expositions et des Congrès (PEC), nouveau Marché d’Intérêt National (MIN) à La Gaude, téléphérique au-dessus du fleuve Var, financement public-privé très lourd du grand stade Allianz Riviera, etc.
- Elles doivent développer les filières de rénovation énergétiques et d’EnR locales (bénéfices : emplois locaux, baisse de la consommation et des coûts énergétiques, baisse du CO2 et des pollutions…). Ici plus qu’ailleurs, nous devons rénover prioritairement avec du solaire photovoltaïque et du solaire thermique.
- Elles doivent stopper les labels locaux de construction et exiger des promoteurs et constructeurs l’utilisation des normes standards exigeantes reconnues (RT 2012-2020, HQE, BCC, BEPOS, BDM).
- Elles doivent imposer les matériaux biosourcés (ex : bois, chanvre, liège, etc.) ou géosourcés (ex : argile, terre crue, pierre, etc.) pour toute construction et rénovation.
C’est à ces seules conditions cumulées que nous viendrons à bout des passoires énergétiques, que nous baisserons la facture énergétique des Niçois, que nous émettrons moins de CO2 (les logements en sont la 2ème cause sur Nice et sa métropole) et moins de polluants atmosphériques (particules fines), que nous baisserons la consommation d’énergie générale (objectif du plan Climat). Il ne manque que la volonté politique pour y arriver !