Le secteur du bâtiment représente en France 43% des consommations énergétiques annuelles, et génère 23% des émissions de gaz à effet de serre… Il est donc indispensable, en plus de construire des bâtiments neufs sobres et efficaces, avec des matériaux biosourcés et durables, de rénover thermiquement les bâtiments existants, et notamment les plus anciens.
A Nice, les immeubles sont la 2ème cause des émissions des gaz à effet de serre
La ville de Nice compte une forte proportion de logements anciens : ceux des années 1949/1974 représentent 38% du total. Sur la métropole NCA, plus de 50% du parc de logements date d’avant 1974. A Nice, ce taux atteint 75% du parc immobilier… Enfin, le parc de logements sociaux, dont plus de la moitié est gérée par le bailleur principal historique Côte d’Azur Habitat, est majoritairement ancien, 39 % des logements datant d’avant 1980 (source PLH).
Sur le site de la métropole NCA, on lit : « Sur les 350.000 logements du parc privé que comptent la métropole niçoise, 26.000 sont encore chauffés au fioul et 14.000 sont en classes énergétiques F et G. Avec un objectif de 1.500 logements rénovés par an contre 200 actuellement, et 500 prévus initialement dans le plan climat. Nous allons donc tripler notre ambition et ainsi atteindre 64.000 tonnes de carbone évitées chaque année ». D’autres sources indiquent 26.000 passoires (E, F et G) sur notre territoire. Vous pourrez voir ici pourquoi ces « 64.000 tonnes de carbone » sont très largement surévaluées (comme toutes les annonces faites par cette municipalité) !
La réglementation demande pourtant à NICE de “massifier la rénovation énergétique de ses logements, particulièrement avant 2025 ceux aux moins bonnes performances énergétiques”.
La situation est parfaitement connue par la municipalité, qui n’engage pourtant toujours pas d’action d’envergure pour venir à bout de cette situation. Elle n’a réalisé en effet jusqu’à présent qu’une centaine de rénovations énergétiques par an, alors qu’elle a pris un engagement d’en réaliser 500 par an (PCAET 2019-2025) et qu’elle a même récemment relevé son objectif à 1 500 annuelles. Mais le rythme de réalisation n’est d’ores et déjà pas au niveau de l’ambition affichée.
La rénovation énergétique des bâtiments n’est pas prioritaire pour la municipalité niçoise
A part quelques déclarations d’intentions médiatisées, rien de sérieux et d’ambitieux n’est fait à Nice, et ce depuis des années : ça sent l’embrouille ! Et pendant ce temps, le climat encaisse toujours plus de CO2 et les Niçois concernés encaissent très mal leurs factures énergétiques qui ne cessent d’augmenter. Alors qu’il y a déjà 74.000 pauvres à NICE.
A part quelques labels strictement locaux (évidemment moins contraignants que les standards nationaux ou internationaux), aucune politique ambitieuse n’est menée pour réduire la consommation d’énergie finale de 21% d’ici 2026, ni aucune politique d’envergure de développement d’énergies renouvelables (EnR) comme l’exige pourtant la réglementation !
Il y a pourtant à NICE 60% de soleil de plus qu’ailleurs (2.700 h par an, contre 1.700 h), et le soleil n’envoie pas de facture ! Alors pourquoi le photovoltaïque et le solaire thermique sont-ils si peu développés par la municipalité ?
Il est donc grand temps de changer de cap à Nice
Temps de construire une vraie politique de rénovation énergétique des logements en conformité avec la réglementation, de la planifier avec des jalons, des budgets et des responsables. Et de contrôler l’ensemble avec sérieux et transparence à l’égard des Niçois.