Les Alpes-Maritimes jettent 30% de déchets de plus que la moyenne nationale
Les habitants des Alpes-Maritimes jettent 30% de déchets de plus (ordures ménagères et assimilées) que la moyenne nationale, avec plus de 700 kg par an et par habitant…
Les incitations à la réduction de déchets sont rares. Au final, l’incinérateur de l’Ariane à Nice, pudiquement rebaptisé « Unité de Revalorisation Énergétique » (UVE) brûle chaque année autour de 300.000 tonnes de déchets dans ses fours, émettant toutes sortes de polluants aériens et solides, dont certains sont exportés dans d’autres départements.
Les déchets niçois émettent près de 120.000 tonnes de CO2 par an !
L’impact climatique des déchets sur le territoire de la métropole Nice Côte d’Azur (collecte + traitement des déchets) représente 119.000 tonnes de CO2 chaque année, soit 60% des émissions des services de la métropole niçoise (chiffres 2015). Ou encore près de 5 fois les émissions du transport public (bus) : le domaine des déchets constitue un réel enjeu pour le Plan Climat (source : Bilan et stratégie du PCAET MNCA 2019-2025, page 158).
Brûler des déchets, ce sont des polluants et des résidus solides à enfouir…
Face à l’inquiétude des riverains du quartier de l’Ariane de Nice et alentours, et dans le cadre de la Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS), la métropole niçoise a mandaté en 2010 le département de santé publique du CHU de Nice pour une étude observationnelle sur les taux d’incidence de cancers, de myélomes et de sarcomes, sur la période 2005-2014, relativement aux panaches de fumée et dépôts (dioxines, furanes et métaux lourds) de l’incinérateur de l’Ariane, rebaptisé Unité de Valorisation Énergétique (UVE). Si les émissions ont été largement épurées depuis une quinzaine d’années avec la rénovation des installations et la pose de filtres plus efficaces, il n’en demeure pas moins que les rejets atmosphériques restent néfastes pour la santé des habitants (NOx, CO, acide chlorhydrique HCl, SO2, métaux, etc.).
80.000 tonnes de résidus solides enfouis dans le sol chaque année !
L’incinérateur de l’Ariane (UVE) exporte aussi quantité de déchets solides. Métaux et mâchefers (72.000 tonnes par an), ainsi que REFIOM (résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères, 7.500 tonnes par an), dont les impacts environnementaux ne sont pas négligeables sur les sites d’enfouissement : Fos-sur-Mer, Bruyère-sur-Oise, ISDND d’Orange, de La Fare-les-Oliviers et de Valensole, Bellegarde…
Nos déchets polluent donc les sols d’autres départements, sous une forme malheureusement très durable !
Des décharges sauvages en quantité
Chaque année en France, ce sont 80.000 tonnes de déchets qui finissent dans la nature. La région Sud PACA et le département des Alpes-Maritimes sont particulièrement concernés par ce fléau. On y trouve malheureusement des déchets de toutes natures : des bateaux et véhicules, des plastiques, des bidons d’huile, ou des gravats de construction.
Déchets en mer
80% des déchets plastiques proviennent des activités terrestres. La grande majorité des déchets plastiques sont des emballages et les pays riches sont à l’origine de près de 40% de ces déchets (source).
Habitant sur un territoire littoral, nous avons donc une grande responsabilité pour protéger le milieu marin (faune et flore). Les déchets concernent également les résidus de combustion des navires équipés de scrubbers en boucle ouverte (openloop), rejetés en mer, après lavage des fumées, afin d’éviter de rejeter le dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Or 72% des navires équipés de scrubbers, dans le monde, le sont en « boucle ouverte ». Ces rejets sont particulièrement nocifs pour le milieu marin.
Mais aussi des marchés financiers colossaux…
Le marché des déchets est aussi une manne financière très importante qui peut attiser des intérêts variés… Il suffit de voir l’implication de la criminalité organisée sur ce secteur, notamment dans le Sud-Est.
Une enquête pour favoritisme a été ouverte fin 2021 sur le marché Arianeo d’un montant de … 1,2 milliard d’euros attribué à Veolia et Dalkia (incinérateur de Nice et réseau de chaleur).
Et un nouveau scandale dévoilé en 2023…
Le 5 février 2023, l’émission Capital sur M6 a diffusé un reportage choc sur le scandale du détournement de déchets niçois vers des décharges espagnoles en plein air. Bien que le président de la métropole Nice Côte d’Azur ait annoncé son intention de saisir le procureur de la République, les citoyens s’étonnent de l’absence d’audits réguliers de la métropole, ainsi que du silence assourdissant de Pierre-Paul Léonelli, élu en charge de la propreté et collecte et de la gestion des déchets… A suivre.
Il est donc grand temps de changer de cap à Nice
Grand temps de changer, pour que la réduction des déchets soit une priorité donnée par les politiques publiques locales, afin d’inciter les producteurs, les distributeurs et les consommateurs à la modération, et lancer une vaste offensive pour favoriser l’économie circulaire.