En France, le logement est le 1er poste de dépenses pour les foyers modestes, devant l’alimentation, les transports ou les biens et services, et le 4ème poste pour les ménages aisés (source INSEE).
A Nice, l’incessante construction de bureaux et d’hôtels 5* (Nice abrite plus de 200 hôtels de toutes catégories) et la politique d’attractivité permanente menée par la ville, orientée vers les investisseurs, font grimper en flèche le prix du foncier, ce qui rend les logements inabordables pour une grande partie des Niçois. Problème d’autant plus critique qu’à Nice et dans les Alpes-Maritimes sévit le mal-logement :
Les actifs galèrent pour se loger dans les Alpes-Maritimes !
Le nombre de résidences secondaires ne cesse d’augmenter dans notre département. Dans certaines communes, le taux de logements vacants et de résidences secondaires (« lits froids » et « volets clos ») atteint plus de 50% du parc de logement ! En 10 ans, ce sont plus de 36.000 logements secondaires qui ont été construits dans les Alpes-Maritimes… Sans même parler de l’explosion des logements Airbnb !
La ville de Nice est une « championne » du taux de vacance des logements (13%), loin devant les autres villes-métropoles !
Pour disposer des dernières informations sur le parc immobilier des villes et intercommunalités, et notamment leurs taux de vacance, consultez cet excellent site Pas de vacances pour la vacance.
Nice est la ville de France (après Paris) où le prix du m2 est le plus cher
Cela rend l’accession à la propriété quasiment impossible pour les Niçois primo-accédants et augmentent aussi considérablement le prix des loyers pour les locataires Niçois, qui n’ont plus les moyens de vivre à Nice.
Dans le même temps, alors que la loi SRU (art. 55) lui impose un taux minimal de 25%, Nice n’a que 12% de logements sociaux, loin derrière Paris, Lyon ou Marseille, et vient de se voir infliger de lourdes amendes (1,8 million d’euros) ! En juin 2018, le Conseil de la métropole niçoise avait voté son PLH (plan local de l’habitat) qui prévoyait 1.721 nouveaux logements sociaux par an. Aujourd’hui, la Métropole est en échec sur cet objectif (comme son plan de rénovation énergétique) : en 2022, la construction de seulement 800 habitations de ce type est programmée. Et pourtant : en 2023, sur l’ensemble de la Métropole Nice Côte d’Azur, 22.000 demandes de logement social sont en attente.
Par sa politique d’attractivité des populations les plus aisées, la municipalité œuvre dans le sens de la gentrification de son centre-ville, poussant les populations locales vers la périphérie de la ville.
Ci-contre, un palmarès de janvier 2022 classant Nice à la 30ème place sur 31…
Quand les travaux de requalification font grimper les prix de l’immobilier, la municipalité de Nice n’y voit que des avantages. Un exemple, elle s’est récemment félicité d’une hausse des prix immobiliers de +15% avec l’extension de la Promenade du Paillon en cœur de ville. Au détriment des primo accédants et des locataires qui n’en ont pas les moyens. A quoi bon disposer d’un Programme Local de l’Habitat (PLH), visant à « répondre aux besoins en logement et en hébergement, et à favoriser le renouvellement urbain et la mixité sociale », si c’est pour constater des dérives inverses ?
Entre les 1ers trimestres 2021 et 2022, les prix immobiliers des Alpes-Maritimes ont augmenté de +6% en un an, atteignant 4.470 euros/m2 (source CCI), et bien davantage sur les centres urbains…
Classement après classement, la ville de Nice fréquente les fonds de tableaux… Ici, 94ème sur 108 villes en matière de prix de location immobilière (avril 2022).
Et pour aggraver la situation, la Ville de Nice ne respecte pas la loi SRU (du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et renouvellement urbains) puisque son taux de logements sociaux est de 12% au lieu des 25% exigés. En résumé, la politique menée par la Ville fait croître le prix du foncier rendant impossible le logement pour nombre de Niçois, sans leur apporter une solution de logement social à loyer modéré.
Les primo-accédants niçois à la peine !
Pour preuve que la politique d’attractivité inconditionnelle, menée par les élus depuis des décennies, augmente de manière insupportable la pression et les prix du foncier, ce tableau montre que Nice est la ville qui réclame les revenus les plus élevés de France pour l’obtention d’un prêt en vue de l’acquisition immobilière des primo-accédants…
Quelques données complémentaires ici.
D’autres problématiques sur l’arrière-pays
Une autre problématique frappe les communes de l’arrière-pays, et des vallées en particulier : celle du manque de logements habitables. De nombreux villages et centres-bourgs sont désertés suite à un manque chronique de rénovations de logements. Les raisons en sont nombreuses. Citons celles-ci : problèmes d’indivision et de successions, manque de connaissance des mécanismes de financement, difficultés de financement des travaux, et pénurie de main d’œuvre. Il va de soi que le problème de réhabilitation des logements de l’arrière-pays induit un autre problème : celui des passoires énergétiques.
Par ailleurs, si se loger est une priorité, trouver des écoles, des centres de soins et des commerces, accéder à des moyens de transport (train, bus, pistes cyclables sécurisées) en sont d’autres ! Il faut donc une approche globale de la problématique de l’arrière-pays maralpin ! Ce qui suppose, à tout le moins, de mettre un terme aux guerres intestines et ravageuses entre le département et la métropole niçoise…
Il est grand temps de changer de cap à Nice
Pour offrir aux Niçois des solutions de logements qui répondent à leurs besoins en termes d’offre comme en termes de loyers, en stoppant la politique d’attractivité tous azimuts, en donnant un coup d’arrêt à cette construction frénétique de bureaux et d’hôtels luxueux, en proposant enfin des logements sociaux à la hauteur de ce qu’exige la loi et des besoins des Niçois.