Surveillance et protection ne sont pas synonymes !
La ville de Nice mise l’essentiel de la sécurisation des espaces publics sur la technologie de surveillance, en multipliant le nombre de caméras, en acquérant des drones (bloqués par le Conseil constitutionnel pour l’heure) et en augmentant fortement le nombre d’agents de police municipaux. Les investissements sont massifs, mais les résultats sont à la peine. Chaque semaine, les citoyens constatent que des délits et des crimes sont commis sur leur territoire. La présence policière n’est visible que sur le centre-ville (patrouilles à bord de véhicules, ou police montée ou à vélo) et se fait beaucoup moins présente sur les quartiers périphériques et le secteur collinaire.
Clairement, si la vidéoprotection permet d’améliorer à la marge les taux d’élucidation (1,13%, selon une étude récente de la Gendarmerie nationale), elle ne protège PAS (les derniers attentats l’ont encore prouvé). Cette stratégie ne répond donc pas aux besoins de la population. Et ce constat est régulièrement rappelé par différents palmarès, dossiers de presse et sondages.
Quels axes d’amélioration ?
Face à ce constat, il apparaît que trois axes d’amélioration se dégagent a minima :
- Police de proximité : en tout premier lieu, présence nettement accrue d’agents de police sur le terrain, au plus près des Niçois, des Maralpins et des visiteurs, et dans tous les secteurs de la ville, de jour comme de nuit. Le niveau général d’incivilité et les mauvaises habitudes perdureront sans cette présence accrue.
- Exemplarité : les agents de la force publique, nationale comme municipale, se doivent d’avoir un comportement exemplaire en toutes circonstances. Cette condition est impérative, et ne doit souffrir d’aucune exception.
- Prévention : travail en amont, dans un esprit de service public, de prévention, de lien social et de protection pragmatique, non dispendieuse, et non périlleuse pour les libertés publiques :
- Multiplier les projets concrets entre le monde associatif, les organismes sociaux, les services de police et la population,
- Lutter plus efficacement contre l’échec scolaire et contre la ghettoïsation des quartiers,
- Diversifier le tissu économique, pour ouvrir de nouveaux champs d’emplois aux jeunes (secteurs agroalimentaires, filière bois, industrie bas-carbone, économie sociale et solidaire, etc.), au-delà des secteurs habituels (BTP, tourisme), en vue de diminuer fortement le chômage, notamment des jeunes, et de tarir les incitations à la délinquance.