Le greenwashing, une figuration pour faire illusion
Les citoyens niçois constatent que, de plus en plus, de nombreux édiles gesticulent sur les questions écologiques et manient sans vergogne le greenwashing, dans une idéologie insensée qui a tout d’une fuite en avant et de la désinformation ! Afin de se donner une image écologiste, la municipalité se prétend « plus écologiste que les écologistes ». Mais les discours et les faits ne renvoient pas le même constat…
Symboles du greenwashing à Nice : ce pauvre arbre haubané sur le sommet d’un immeuble de l’Ecovallée (quartier Méridia, copyright CC06) et cette communication incongrue de la ville …
La municipalité ne cesse de déclarer qu’elle est une championne de la débétonisation. Et pourtant, la bétonisation avance inexorablement sur l’ouest de la ville de Nice, au cœur de la basse vallée du Var : les immeubles, tous aussi dépareillés les uns que les autres, et dans un style qui ne sent plus la Méditerranée mais la foire au béton, poussent comme des champignons sur les terres parmi les plus fertiles arables d’Europe. Elle vante les 8 hectares d’extension végétalisée de la Promenade du Paillon, mais urbanise intensivement 300 hectares dans la malnommée « Ecovallée ». Et comme il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, les collines niçoises sont traquées et livrées aux promoteurs et bétonneurs par la municipalité, saturant peu à peu les espaces par des blocs de béton avec vue sur mer, et la moindre rue descendant sur la basse ville… Si encore ce déluge de béton permettait de construire des logements en respectant la loi SRU (25% de logement social) ! Mais non.
Le ridicule ne tuant pas, on découvre dans le PLUm (Plan Local d’Urbanisme de la métropole Nice Côte d’Azur) que l’OAP (Orientation d’Aménagement et de programmation) de la Plaine du Var a été baptisée : « Nice, Plaine du Var : Ville, nature, agriculture », alors qu’une forêt de béton y pousse sur les terres anciennement fertiles. Il y est question de « préserver les corridors écologiques » et de « respecter l’histoire maraîchère« , alors que les prétendus corridors sont totalement insuffisants selon le rapport de l’Autorité environnementale, et que l’agriculture y a quasiment intégralement disparu. A Nice, la novlangue a remplacé le dictionnaire du bon sens… A Nice, l’honnêteté a été coulée dans le béton, et l’inauthenticité règne.
Un autre exemple ? Plaçant délibérément l’écologie au service de l’économie et de la croissance perpétuelle, la municipalité soutient fermement le projet d’extension de l’aéroport de Nice, dont le but est de permettre l’accroissement du trafic passager de +50% entre 2019 et 2030 (+7 millions de passagers), et donc de milliers de vols supplémentaires et de centaines de milliers de tonnes de CO2 en plus…
Manifestement, saturer le territoire avec un surtourisme digne des années 1970 pour y faire entrer les devises, est plus important que de l’apaiser pour le bien-être de ses habitants. Manifestement, les émissions de CO2 ne sont pas un problème et la crise climatique, c’est pour les autres. Pas pour Nissa la Bella… Les crues meurtrières et la tempête Alex n’auraient-elle donc pas suffi ?
La tromperie d’une « COP d’avance »
Un exemple encore (mais il y en a tant !), la région Sud PACA – dont le Président délégué est le maire de Nice – communique à tout va qu’elle a « Une COP d’avance » , alors que son bilan climatique est catastrophique. Selon les derniers relevés 2019 d’AtmoSud, les émissions annuelles régionales de gaz à effet de serre ont augmenté de +2% (+750.000 tonnes !), alors qu’elles auraient dû diminuer de 5%. Le bilan est également tout à fait médiocre sur la métropole Nice Côte d’Azur, sur laquelle le plan climat (PCAET) ne diminue pas significativement ses émissions CO2, depuis son lancement en 2012.
L’objectif de la métropole niçoise de -55% d’émissions CO2 en 2030 est aujourd’hui absolument hors de portée. Nous l’avons démontré à son président, ainsi qu’à ses conseillers : rien n’y fait.
Mais pourquoi mentent-ils aussi sciemment aux Niçoises et aux Niçois ?
Ce greenwashing est définitivement disqualifié, parce qu’il trompe face aux enjeux gigantesques qui sont à nos portes. Le GIEC nous le rappelle à chacun de ses rapports alarmants.
Oui, la comédie du greenwashing et du faux-semblant n’a plus sa place. Parce que l’écologie, c’est du (très) sérieux ! Et prétendre que l’écologie doit servir l’économie n’est pas (du tout) sérieux…
Allez, pour finir, un petit aperçu en vidéo
Pour signer la pétition, c’est ici !