S’indigner, rêver, s’engager
Pour nous inspirer, ces extraits de ‘’S’indigner, rêver, s’engager’’, de Jo Spiegel, ancien maire de Kingersheim (Haut-Rhin)
Ma conviction aujourd’hui est établie : Il n’y a pas de transformation, de transition… sans associer les citoyens et tous les porteurs de sens…
Arrêter de considérer les habitants comme des individus, consommateurs, électeurs, et les prendre en compte comme citoyens.
C’est passer du cas particulier à l’intérêt général, d’un discours à court terme, démagogique, vers la parole du long cours.
Cela implique de poser différemment l’équation du rôle de l’élu. Je ne fais plus pour les gens, je fais avec.
Créer ensemble les conditions d’une grammaire démocratique intelligente, qui sortirait du corporatisme, de l’opposition systématique entre citoyens, élus, organisations et experts.
Beaucoup de gens sont encore biberonnés à l’idée de la démocratie descendante : on a voté pour vous, vous vous débrouillez.
Que faire ?
La réponse, c’est l’organisation, les collectifs citoyens, les associations, c’est conforter les temps forts. C’est occuper le terrain avec l’organisation de débats, avec des propositions qui favorisent le pouvoir d’agir des citoyens.
Trois piliers pour un écosystème démocratique
- Une démocratie habitée : une Maison de la citoyenneté, lieu dédié aux pratiques démocratiques, accueillant toutes les ressources de sens, d’intelligence. C’est la maison de tous.
- Une démocratie continue : une séquence pour chaque projet. Renforcer le droit d’interpellation des élus par les citoyens.
- Une démocratie édifiante : à chaque projet, un conseil participatif différent.
Trois cultures politiques
- La 1ère : celle de la résistance, de l’indignation, du contre-pouvoir, de la colère contre le non-sens de la société.
- La 2ème : celle de l’utopie, de la réalité de demain, du rêve, de la vision, de ce qui est à advenir.
- La 3ème : celle de l’engagement, de la régulation, de l’acceptation du principe du réel et donc du courage. Comprendre le réel pour aller vers l’idéal, comme le disait Jean Jaurès.
Six conditions de réussite
- La base démocratique la plus large possible.
- La représentation : pour éviter le TLM (toujours les mêmes), importance du tirage au sort pour les conseils participatifs.
- La formation : on ne peut pas considérer qu’un tel processus soit une démarche pour un peuple éclairé s’il n’y a pas une formation, s’il n’y a pas le retour au sens de l’éducation populaire.
- Le rôle du politique : clarté du périmètre de discussion. Qu’est-ce qui est négociable ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?
- La qualité de l’ingénierie démocratique : on a besoin d’ingénieurs du dialogue. La démocratie, ça se travaille, ça se prépare. Il faut de la préparation pour une décision de l’imprévisible.
- La qualité de l’interactivité, pour s’adresser au plus grand nombre.
Merci à Sylvie pour cet excellent conseil de lecture ! 😉