Les impacts de la pollution de l’air sur la santé sont bien connus aujourd’hui. Les solutions pour diminuer cette pollution de manière franche sont également parfaitement connues…
Ces solutions traitent le problème à la racine. Elles concernent trois volets essentiels : la mobilité, le bâtiment et l’information. Lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, c’est aussi lutter contre la pollution de l’air (car elles ont majoritairement les mêmes sources).
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Un impératif : renforcer le Plan de Protection de l’Atmosphère
- Prendre en compte les nouvelles normes OMS 2021, bien plus protectrices que les anciennes normes 2005 (en « collant » aux cibles intermédiaires), lutter contre les polluants primaires à l’origine des fortes concentrations d’ozone dans notre région, dimensionner correctement le réseau de capteurs de mesures, abandonner le projet d’agrandissement de l’aéroport de Nice (T2.3), etc.
NOS PROPOSITIONS MOBILITÉ
- Réorienter l’aménagement territorial afin de diminuer la mobilité pendulaire entre les zones résidentielles et les zones d’emplois (Sophia Antipolis ou la principauté de Monaco, par exemple), en concertation avec les communautés de communes voisines.
- Promouvoir et pérenniser le télétravail autant que possible, afin de réduire la mobilité subie : contractualiser cet aménagement dans les contrats publics et l’inciter fortement dans le privé.
- La vitesse moyenne de déplacement en milieu urbain ne dépasse pas 20 km/h. On peut donc apaiser la ville par la mise en place de limitations à 30 km/h sur l’ensemble des rues de la ville, y compris sur le secteur collinaire (sécurité !). Cette limitation est connue pour favoriser le transfert modal de la voiture vers la mobilité douce (tram, vélo, EDP (engins de déplacement personnel), marche) et fortement réduire les nuisances sonores et l’accidentologie (très élevée sur notre territoire). La mise en place de contrôles de la police locale permettra d’aider les chauffeurs à s’accoutumer à ce changement de modèle.
- Fortement accélérer le transfert de la logistique du dernier kilomètre vers un modèle décarboné. Un exemple à promouvoir fortement : la cyclologistique.
- Accélérer le transfert modal vers le trafic ferroviaire (personnes et fret) en participant activement aux instances décisionnelles et au financement des nouvelles infrastructures bas carbone.
- Développer fortement la politique de covoiturage par des mesures incitatives et des infrastructures dédiées. Pour cela, il s’agirait de mettre un terme à la capture des derniers espaces libres par la promotion immobilière, notamment sur les secteurs collinaires.
- Limiter au maximum le transfert modal de la voiture vers les deux et trois-roues thermiques, pour lui préférer celui vers les transports en commun et les mobilités douces. Il en circule 85.000 à Nice, et émettent de nombreux polluants spécifiques, néfastes pour la santé, ainsi que des nuisances sonores particulièrement élevées. Le Collectif Citoyen 06 a saisi l’agence nationale de santé (ANSES) à cet égard.
- Mettre en place une Zone à Faibles Émissions (ZFE) beaucoup plus ambitieuse, en incluant également les 2RM et 3RM, et en accélérant le calendrier de montée en puissance. En effet, aujourd’hui, la ZFE de Nice, mise en place début 2022, ne concerne que 2% des véhicules et sur seulement 4% de la superficie de la commune de Nice, et le rythme est désespérément lent. Tout au contraire, la ZFE de Nice a été mise en sommeil en mars 2024…
- Donner la priorité absolue au développement du réseau cyclable sur l’ensemble du territoire métropolitain, en concertation étroite avec les associations locales : pistes cyclables dédiées, continuité du réseau (ville basse et collines), parkings sécurisés, messages de promotion et mesures d’accompagnement. Il faut aller beaucoup plus vite et plus loin sur ce programme que ne le fait le plan vélo de la métropole NCA depuis des années. Mettre en place un tableau de bord public pour le suivi de ce plan vélo, avec réactualisation trimestrielle.
- Garantir la mutation du parc bus (Régie Lignes d’Azur et prestataires) vers des énergies vertes (bioGNV local, électrique) et adaptation des véhicules (moins grands, mais fréquence plus élevée, et horaires élargis, y compris les dimanches et jours fériés).
- Mettre en place une électrification complète des quais du port Lympia, et imposer le branchement pour arrêter les moteurs fuel aux escales pour l’ensemble des navires (fret, passager).
- Travailler à l’accélération de la mise en place des zones de contrôle des émissions atmosphériques (ECA) en Méditerranée, auprès des autorités compétentes.
- Mener une étude de faisabilité (voire une période d’expérimentation) sur le passage à la gratuité généralisée des transports en commun sur la ville de Nice. Cette mesure a déjà été mise en place dans plusieurs grandes communes. Au plan du financement, les 2 millions d’euros alloués chaque année au Grand Prix de France F1 du Var par la municipalité de Nice permettrait de couvrir une partie du manque à gagner.
- Cesser de promouvoir l’attractivité touristique du territoire, déjà soumis à un surtourisme important, à l’inverse de ce que continuent de faire la Région Sud PACA et les comités de tourisme. Ceci impose la révision complète de la stratégie touristique locale et régionale (Sud PACA).
- Cesser de soutenir et remettre en question le projet d’extension du Terminal 2 de l’aéroport permettrait de ne pas ajouter 7 millions de passagers par an sur notre territoire, avec les pollutions associées.
- Développer un tourisme authentiquement durable et raisonnable, fondé sur la mobilité la moins carbonée possible et une attractivité touristique mesurée.
NOS PROPOSITIONS BÂTIMENT
- Redynamiser très fortement le plan de rénovation énergétique des bâtiments : parc public, privé, entreprises.
- Répartir plusieurs plateformes territoriales de la rénovation énergétique (PTRE, baptisées ici Guichet métropolitain de la rénovation énergétique) sur l’ensemble du territoire métropolitain, et leur allouer les moyens nécessaires à cette mission prioritaire. En faire la promotion (aujourd’hui, le site Web de la métropole niçoise n’est pas à jour). Plusieurs objectifs : réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques (notamment les particules PM l’hiver), réduire la facture de l’énergie pour les foyers et la précarité énergétique, et participer à la baisse générale de la consommation électrique du territoire.
- Interdire les chantiers BTP sur les terres nues, et les orienter vers des réhabilitations (urbanisme circulaire : somme de bonnes pratiques).
- Mettre en place un tableau de bord public, réactualisé chaque trimestre, pour le suivi de ces indicateurs.
INFORMATION QUALITÉ DE L’AIR
- Mettre en place une signalétique « Qualité de l’air » largement accessible au grand public à l’échelle des communes du territoire, avec des recommandations adaptées, à partir des données de l’AASQA AtmoSud.
- Mettre en place des capteurs-indicateurs de qualité de l’air sur les quartiers sensibles (écoles, hôpitaux, etc.).
- Diffuser l’information auprès des jeunes et des adultes. Un exemple avec L’air et moi.
De nombreuses villes prennent le problème de la pollution de l’air à bras le corps. Des exemples ICI.