La pollution de l’air, ce fléau invisible mais très néfaste
A Nice, 500 décès prématurés chaque année…
La pollution de l’air est le 1er facteur environnemental en termes d’impact sur la santé humaine, le bruit étant le second facteur. Les coûts humains et budgétaires de ces fléaux, auxquels s’ajoutent les effets sur la faune et la flore, sont colossaux. Pour autant, la pollution et le bruit partagent cette invisibilité qui les rend moins problématiques aux yeux des élus et des citoyens qu’ils ne le sont véritablement.
En 2019, le collectif citoyen 06 avait mené une étude croisée des effets de la pollution de l’air sur la ville de Nice, prenant en compte plusieurs publications et études épidémiologiques, qui, toutes, convergeaient vers le chiffre terrible de 500 décès prématurés chaque année sur la seule ville de Nice.
Faut-il préciser que ces conclusions n’ont guère été appréciées par les autorités de la ville, à commencer par Christian Estrosi, maire de Nice, qui n’a su que rétorquer qu’il n’était « pas responsable d’effrayer les investisseurs avec de tels chiffres » (rencontre du 9 janvier 2020 avec les représentants du collectif citoyen 06 à l’Hôtel de ville)…
Des décès prématurés mais aussi de multiples pathologies !
Nous avons donc poursuivi les études. Il se trouve que, contrairement à ce que nous a répondu le maire, visiblement très mal conseillé (« la pollution n’impacte que les poumons des vieilles personnes »), les publications scientifiques démontrent, mois après mois, que cette pollution de l’air impacte toutes les catégories de la population, à divers niveaux et de manière insidieuse.
Ainsi, il faut ajouter aux 500 décès prématurés par an de nombreuses pathologies humainement très pénalisantes et coûteuses pour la société.
Afin d’illustrer nos propos, vous trouverez ici quelques études récentes sur ce fléau de santé publique (avec les liens associés).
- Impact de l’ozone sur les personnes fragilisées à Nice (étude 2013)
- Ozone air pollution and ischaemic stroke occurrence : a case crossover study in Nice, France (Pollution de l’air par l’ozone et survenue d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques : une étude de cas croisée à Nice, France)
- Lien entre prématurés et pollution particulaire (étude US 2016)
- Un lien entre accouchement prématuré et pollution ? Selon une étude américaine, l’exposition des femmes enceintes aux particules fines augmenterait les risques de prématurité
- Lien entre exposition à la pollution de l’air et les malformations congénitales (‘’The Journal of Pediatrics’’, 2017)
- Lien entre maladies neurodégénératives et pollution PM2.5 (publication ANSES 2018)
- Pollution de l’air et maladies neurodégénératives : regard sur l’exposition.
- Lien entre troubles psychiatriques chez les jeunes et pollution PM2.5 (étude 2019)
- Les effets de la pollution jouent sur la santé mentale des enfants selon une étude : pour la première fois, des chercheurs associent la pollution de l’air extérieur à l’augmentation des symptômes de troubles psychiatriques chez l’enfant.
- Particules fines et dioxyde d’azote, facteurs d’obésité chez les enfants (2018 et 2019)
- Obésité : les enfants exposés à un air pollué ont un risque plus accru.https://liguecontrelobesite.org/actualite/la-pollution-facteur-dobesite/
- Lien entre l’exposition à long terme aux PM2.5 et la mortalité toutes causes (Publication PubMed 2019)
- Résultats sur une cohorte de 1,6 million d‘adultes américains : ‘‘Preuves irréfutables qu’une exposition à long-terme aux PM2.5 augmente les risques de mortalité » : pour +10 μg/m3 de PM2.5, on atteint +12% de mortalité toutes causes confondues (deux études précédentes indiquaient +6% et +8%) Conclusion : « Ces résultats sont d’une importance considérable pour la santé publique »
- Une première reconnaissance d’un décès directement lié à la pollution de l’air (déc 2020)
- Ella Adoo-Kissi-Debrah, 9 ans, « tuée » par la pollution de l’air : la justice britannique a reconnu que la mort de l’enfant en 2013, après des crises d’asthme sévère, est liée à la pollution de l’air à Londres. Une première.
- Lien entre la pollution de l’air et la dégénérescence visuelle (fév 2021)
- Une étude révèle qu’il y a un lien entre la pollution de l’air et la perte de vision irréversible.
- La pollution de l’air provoquerait près de 100.000 morts prématurées par an en France (2021)
- Une nouvelle étude, publiée dans Environmental Research, février 2021, révise à la hausse le nombre de décès provoqué par la combustion des énergies fossiles.
- Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air (février 2021)
- En France, près de 100.000 décès seraient attribués chaque année aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles, selon une étude de Harvard. Le double de l’estimation officielle des autorités sanitaires.
- Cancer du sein : une étude (XENAIR) prouve un risque accru pour les femmes exposées à long terme à la pollution de l’air (2021)
- La pollution de l’air est associée à des céphalées récurrentes chez les enfants (janvier 2021)
- Les polluants atmosphériques ont des effets sur les admissions aux urgences et sur la mortalité le jour même (juillet 2021)
- Selon les polluants atmosphériques, les effets immédiats sur les admissions aux urgences et sur la mortalité diffèrent.
- Association entre la pollution atmosphérique par les particules PM2-5 et la résistance clinique aux antibiotiques (août 2023)
- Cette analyse présente des preuves solides que l’augmentation des niveaux de pollution atmosphérique est associée à un risque accru de résistance aux antibiotiques. Cette analyse est la première à montrer comment la pollution de l’air affecte la résistance aux antibiotiques au niveau mondial. Les résultats ont d’importantes implications politiques et environnementales en présentant une nouvelle voie pour combattre la résistance clinique aux antibiotiques en contrôlant la pollution de l’environnement.
Pourquoi nos dirigeants publics ne réagissent-ils pas ou agissent-ils encore à contre-sens ?
Quand les dirigeants publics vont-ils prendre la mesure de cette catastrophe sanitaire, largement passée sous silence pour cause d’attractivité touristique, d’images marketing (« Nice respire ! »), alors que l’air de la ville est très fréquemment de qualité médiocre, voire mauvaise ? Pour rappel, la 1ème cause de pollution sur cette ville est liée aux émissions des transports terrestres, aériens et maritimes, suivies de celles des bâtiments (chauffage).
Pourquoi le Préfet des Alpes-Maritimes a-t-il signé le permis d’extension de l’aéroport de Nice, largement soutenue par le maire de Nice, qui engendrera 20.000 vols supplémentaires chaque année, avec sa cohorte de pollutions et de gaz à effet de serre ?
Pourquoi Christian Estrosi ne montre-t-il aucune volonté de réduire le trafic automobile et de faire respecter sérieusement sa ZFE ? Pourquoi soutient-il l’extension de l’aéroport de Nice, et ses milliers de vols supplémentaires ?
Pour en savoir plus sur le sujet, visitez le site d’AtmoSud, ainsi que nos pages dédiées à la question de qualité de l’air et aux propositions :