14 juillet 2016 à Nice : nous réclamons la vérité !
Que savons-nous du terrible attentat du 14 juillet 2016 ?
Nous savons que 86 personnes ont été assassinées. Que près de 500 ont été blessées. Que des milliers d’autres sont meurtries.
Nous savons que des milliers de familles sont depuis endeuillées.
Nous savons que les victimes et leurs familles se battent chaque jour pour tenter de diminuer leur souffrance, leur chagrin, leur peine incommensurable.
Nous savons que le terroriste est mort et que ses complices ont été condamnés dans un procès fleuve, à Paris, fin 2022, pour « association de malfaiteurs terroristes » (condamnations de deux à dix-huit ans de réclusion, faisant actuellement l’objet d’un appel).
Nous savons que des deux responsables de la sécurité de Nice ce soir-là, le préfet des Alpes Maritimes Adolphe Colrat n’a pas témoigné lors du procès et que le second, Christian Estrosi, alors adjoint en charge de la sécurité, a témoigné pendant six longues heures devant la cour d’assises spéciale, présidée par le juge Laurent Raviot, refusant d’admettre que des manquements dans la préparation et l’organisation de la sécurité aient pu avoir lieu, se dédouanant totalement de toute responsabilité, et la rejetant sur l’État. Contrairement à l’ancien maire Philippe Pradal (à l’époque de l’attentat), qui a reconnu qu’il y avait eu des dysfonctionnements et que ce serait faire insulte aux familles que de prétendre l’inverse…
Nous savons en effet que le terroriste a pu faire de nombreux passages de repérage en camion sur les lieux mêmes de son futur crime les jours précédant le 14 juillet sans jamais être repéré ni empêché, que des plots en béton, qui auraient pu stopper ou au moins dévier le camion du terroriste, manquaient cruellement ce soir-là, que les forces de police de la ville de Nice et nationales étaient probablement insuffisantes (encore aucune certitude sur le dispositif policier de cette soirée) au regard de l’ampleur de la manifestation dans le contexte terroriste que connaissait alors la France, que de nombreuses minutes d’enregistrement des caméras de la ville de Nice ont disparu, nous privant de savoir ce qu’a fait le terroriste stationné dans son camion juste avant l’attentat.
Nous ne savons donc pas qui est responsable des manquements de sécurité de l’attentat du 14 juillet 2016.
Nous ne connaissons donc pas les conclusions ni la suite donnée à l’instruction menée depuis 7 ans sur ce terrible attentat.
POUR TOUTES CES RAISONS, NOUS RÉCLAMONS UN PROCÈS SUR LA SECURITE DU SOIR DE L’ATTENTAT DU 14 JUILLET 2016.
NOUS VOULONS QUE LA JUSTICE FASSE SON TRAVAIL JUSQU’AU BOUT. POUR CONNAITRE LA VÉRITÉ ET IDENTIFIER LES RESPONSABILITÉS.
Les familles des victimes réclament ce procès. Les citoyens aussi.
Pour que les éventuels coupables soient mis face à leurs responsabilités, et empêcher qu’un tel drame ne se reproduise à Nice. Ou ailleurs.
Rebondissement en juillet 2023 !
Un rebondissement est intervenu le 18 juillet 2023 : Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice (sur le départ), a pris un réquisitoire supplétif, demandant la requalification de l’instruction en « homicides et blessures involontaires », et non plus simplement en « mise en danger de la vie d’autrui par violation délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité et de prudence ». Sa demande reposerait sur des éléments constitutifs de négligences et d’imprudences, tels que rapportés par l’association Promenade des Anges en mai 2023…
Interview de Me Virginie Le Roy, avocate représentant l’association Promenade des Anges, sur France-Info le 19 juillet 2023 :
A suivre de près !