L’enfer des locations saisonnières de courte durée pour les résidents niçois
Une citoyenne niçoise nous écrit
En juin 2023, une citoyenne niçoise adresse le témoignage suivant au Collectif Citoyen 06 afin de décrire son quotidien, rendu infernal par les allers et venues des touristes occupant le logement mitoyen.
Ses propos reflètent la forte dégradation de ses conditions de vie, et le désespoir qu’elle ressent, directement liés aux nuisances d’un développement aveugle de l’attractivité touristique de notre territoire. Cette Niçoise et son mari figurent malheureusement parmi les très nombreuses victimes de cette maltraitance organisée par des élus obnubilés par les bénéfices économiques du surtourisme, et non le bien-être des habitants.
Nous déplorons que les autorités sollicitées (élus, services de police, conciliateur de justice) par cette citoyenne n’ont jamais donné suite à ses requêtes tout à fait légitimes. Que faut-il pour que le bien-être des résidents niçois soit enfin respecté ?
Nous précisons que cette résidente niçois a souhaité rester anonyme.
Son témoignage
« Imaginez vivre à côté d’une chambre d’hôtel, sans concierge pour gérer les nuisances.
Depuis 2016, ma voisine loue en location saisonnière de courte durée et elle continue à ce jour, nous sommes en 2023, alors que théoriquement le maximum est de 6 ans sur Nice, sans obligation de compensation. La compensation est le fait de louer à l’année un autre bien de façon « classique ».
Appartements mitoyens, l’insonorisation est inexistante, de plus la voisine propriétaire a modifié la porte d’entrée d’appartement. Elle est inadaptée, et à chaque fermeture, fait un bruit insupportable. Alors on comprend que lorsque les vacanciers font des allers et venues incessantes, parfois plus de 30 fois par jour en fermant la porte avec fracas, cela est invivable.
Faut-il aller voir tous les jours chaque différent locataire ? Pour l’éduquer ? Cela rendrait la vie impossible, et que voudront-ils bien faire? Ce n’est pas leur problème, seules comptent leurs vacances à leurs yeux.
En conseil syndical, une résolution a été votée pour lui faire changer sa porte, c’était en 2020, suivie de rien. Malgré les relances du syndic, la propriétaire n’a pas effectué les travaux de changement.
Elle loue à 80€ la nuit, 365 jours par an, elle a les moyens de faire le nécessaire.
Une main courante a été déposée, mais pas d’effet.
Mon mari et moi sommes désemparés, les mails au conciliateur de justice et au secrétariat de M. Borré sont restés lettres mortes : aucune réaction. Propriétaire, vous devez payer votre taxe foncière, mais ne demandez pas de vivre normalement à Nice. Ici le touriste est roi, le résident n’est pas respecté.
Alors que faire, voilà pourquoi je témoigne.
Les locations saisonnières de courte durée n’ont pas de cadre réglementaire, sans insonorisation, avec des portes qui claquent plusieurs fois par jour, malfaçons diverses, musique, les cris, parfois des hurlements… de jour et de nuit…
On touche à des intérêts « supérieurs », notamment certains professionnels qui en font la promotion. On incite à acheter pour louer à 100% aux vacanciers, pour faire du chiffre, ce aux dépens des résidents, locataires ou propriétaires, qui n’ont rien demandé et voudraient juste qu’on les laisse vivre tranquillement et normalement chez eux. »
Ce que nous demandons aux élus locaux !
Nous demandons :
- que les services sollicités répondent sans délai et avec efficacité aux requêtes des citoyens importunés,
- qu’une réglementation locale mette un terme aux nuisances et désagréments insupportables dus aux locations saisonnières de courte durée, et subis au quotidien par les résidents niçois.