Des enfants des écoles niçoises exposés à la pollution de l’extension de l’aéroport de Nice !
Sur requête de la Cour Administrative d’Appel de Marseille (recours en annulation du permis de construire de l’extension T2.3), la société des Aéroports de la Côte d’Azur a produit une étude d’impacts environnementaux et sanitaires complémentaire, objet d’une enquête publique jusqu’au 27 décembre 2024 (reportée du 14 au 27 décembre, suite à vice technique de la Préfecture). Une étude qui confirme nos craintes…
1. Cette étude indique clairement, notamment, qu’à proximité de l’aéroport, deux écoles de Nice (maternelle Moulins et primaire Flore 2) vont subir jusqu’à +20% de certains polluants, exposant ainsi de plus en plus d’enfants niçois à la pollution atmosphérique (dépassement jusqu’à +83% au-dessus des seuils de l’Organisation Mondiale de la Santé). Pire : une nouvelle école primaire et une crèche seront également exposées, puisque construites dans le quartier Grand Arénas à proximité de l’aéroport de Nice. A noter que plusieurs crèches et des installations sportives se trouvent également dans le secteur de l’aéroport, ainsi que le Parc Phoenix, très fréquenté par les familles, sans oublier tout le secteur de la rive droite du Var (Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer).
2. Malgré ce risque sanitaire avéré, la décision du maire de Nice, Christian Estrosi, aura pour conséquence de ne pas protéger ces enfants niçois, puisqu’il a donné – en toute connaissance de cause – un avis favorable à l’extension de l’aéroport, en septembre 2024. Pire, il n’a même pas consulté les experts du CHU de Nice, ni même de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) RespirERA de Nice. Tout ceci dans le contexte, connu du maire, de la pollution de l’air sur cette ville qui occasionne déjà des centaines de décès prématurés chaque année.
3. Par ailleurs, cette même étude, réalisée par l’aéroport de Nice lui-même, reconnait enfin, également formellement, les impacts annuels de son extension, qui doublée d’une politique marketing très offensive, va occasionner +28.700 vols supplémentaires (dont 14.200 dus au seul T2.3), près de 380.000 tonnes de CO2eq supplémentaires (dont 233.000 tonnes dues au seul T2.3), +25% d’émissions de polluants atmosphériques en 2034, une exposition de la population au bruit accrue de +10% le jour et +15% la nuit ! Alors que le bruit est impliqué dans nombre de maladies : stress, troubles du sommeil, dépression, difficultés d’apprentissage et de lecture chez les enfants, etc.
4. Mais en dépit de ces impacts environnementaux et sanitaires très importants, reconnus par l’aéroport de Nice, il est incompréhensible que le préfet des Alpes-Maritimes, le maire de Nice, la Mission Régionale d’Autorité Environnementale, le ministère de la transition écologique, pourtant tous en charge de la protection de la population – particulièrement des enfants – et de notre environnement, aient fermé les yeux et validé le projet d’extension de l’aéroport de Nice ! Sans compter le silence hallucinant de l’Agence Régionale de Santé (ARS PACA).
Le maire Christian Estrosi priorise le business à la santé des enfants et de la population niçoise !
5. Nous formulons le vœu que les juges de la Cour Administrative d’Appel de Marseille, ainsi que ceux du Conseil d’Etat (en attente), qui rendront leur verdict dans les tout prochains jours ramèneront toutes ces autorités à la raison, en annulant définitivement le permis de construire de l’extension de l’aéroport.
A défaut, les conséquences environnementales et sanitaires inéluctables ne pourront que faire l’objet d’une attention, non plus du juge administratif, mais du juge pénal.
L’interview du Collectif Citoyen 06 sur BFM Nice le 13 décembre 2024 :