A Monaco, les crabes sont de sortie !
Affaires monégasques après affaires princières, on finit par n’y plus rien comprendre. Si ce n’est que le Rocher, situé à seulement 13 kilomètres du fief niçois, est devenu un beau traquenard de barbouzes, ou un sacré panier de crabes méditerranéens si vous préférez. Mais le panier commence à sentir un peu fort…
Un Rocher devenu très juteux…
Depuis la diffusion des « Dossiers du Rocher » il y a trois ans (oct 2021), et le « dossier jaune » à présent, les soupçons tournent comme des corbeaux au-dessus du Caillou princier. Et depuis, les révélations d’affaires se multiplient, pour diffamation, trafic d’influence, vol et blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance et corruption, transactions avec des oligarques milliardaires (kazakhs, russes et autres), principalement sur des dossiers immobiliers (cf. les liens opaques entre le « G4 » princier et Patrice Pastor). Et pour cause ! Sur ce site, on peut lire : « À Monaco, le prix du mètre carré le plus bas pour un bien immobilier est de 19 643 €, le prix moyen correspond à 56 879 €, tandis que le prix le plus haut s’élève à 115 385 €. » Pour un carré de marbre de 100 cm par 100 cm… Mieux : « l’appartement le plus cher de Monaco, d’un luxe tapageur, mis à prix à 300 millions d’euros : perché au sommet de cette tour en verre bleu de 49 étages, il comporte 3 500 m2, dont un étage entier de terrasse avec piscine privée. » (source). Un peu juteux, le sol monégasque !
Pour (tenter de) résumer : le procureur a été dégagé, pour s’être montré un peu trop curieux ou inquisiteur. Puis la ministre de la justice, « qui conserve (néanmoins) toute son affection au prince ». Rappelons-nous à ce propos que, « trop curieux aux yeux des autorités de la principauté, le juge anticorruption Édouard Levrault, qui avait inculpé une ribambelle de dignitaires monégasques » avait dû faire ses valises en juin 2019. Une éviction urgente : il s’apprêtait à inculper de hauts responsables monégasques, selon des sources informées. Le maire Georges Marsan s’est aussi retrouvé au frais durant quelques heures, pour corruption (et d’ailleurs où en est l’affaire ?). Comme chacun le sait à présent, le Prince a dû se résoudre à éjecter des murailles du Palais un ancien « homme de confiance » : Claude Palmero, son gestionnaire de fortune, qui avait eu l’outrecuidance de balancer sur les malversations et combines du Rocher. Ah, nous allions oublier : le président de la Cour suprême, Didier Linotte, aurait détourné quelques liasses (240.000 euros. Et d’ailleurs, où en est l’affaire ?). Et nous ne disons pas tout : ce serait trop long.
Voilà que ce 20 septembre, Nice-Matin nous apprend que quatre carabiniers du prince, dont leur commandant, ainsi que le nouvel administrateur de biens (ou gestionnaire de fortune, nommé en juin 2023), Salim Zeghdar, ont été placés en garde à vue pour être entendus, ce mercredi 18 septembre 2024, étant soupçonnés d’avoir séquestré un indélicat qui aurait fourni de fausses factures…
Si c’était une série Netflix, il faudrait absolument un rappel au début de chaque épisode, tant le scénario est touffu.
Une « sérénité » princière revenue risible
Nous nous interrogeons : Son Altesse Sérénissime Albert II de Monaco est-elle toujours aussi sereine ? Vraiment ? Et y aura-t-il, un jour, un 15ème prince souverain sur le Rocher, après tant d’affaires ? Les submersions judiciaires inquiètent certainement davantage le Prince Albert que les submersions littorales liées au réchauffement climatique. Et d’ailleurs, nous nous intéresserons prochainement à l’écologie du Rocher, à son extension Mareterra, et à la Fondation princière dédiée à la protection de l’environnement. Mais ceci est une autre histoire.
Post-Scriptum : si la réputation de la Principauté de Monaco tombe de Charybde en Scylla, nous n’y sommes pour rien. Contrairement à ceux qui la détériorent ou la minent de l’intérieur.