2024 peut ne pas être comme les autres. Alors bonne année !
Nous sommes intelligents, n’est-ce-pas ? Aucun doute, puisque les humains sont les maîtres de ce monde…
Mais alors, pourquoi ? Pourquoi ne réagissons-nous pas devant les multiples alertes des scientifiques ? Pourquoi les avons-nous déjà noyées dans le bruit de fond ambiant ? Comme si la destruction des écosystèmes ne valait pas davantage que la dernière polémique ou le dernier buzz. Pourquoi ne changeons-nous rien de nos petites habitudes ? Pourquoi donnons-nous toujours crédit aux promesses des bonimenteurs politiques et des vendeurs de camelote technologique, qui ont appris à caresser nos bulletins de vote et nos cartes bleues dans le sens du poil ? Alors que nous savons qu’ils nous mentent compulsivement.
Ne serait-ce pas parce que nous sommes des adeptes paresseux du « je m’en foutisme », ou du « m’en bati », pour le faire à la niçoise ? Parce que nous préférons nous accrocher aux moindres traditions et habitudes, parce qu’elles nous évitent de réfléchir et de nous remettre en question. Parce que le comportement « moutonnier » et l’instinct grégaire semblent nous protéger des périls individuels. Nous préférons encore courir collectivement à notre perte que nous extraire, pour sur-vivre et ex-ister. Quel curieux paradoxe !
Aimons-nous à ce point les mensonges et les illusions ?
Pourquoi préférons-nous les hypocrisies et les mensonges à l’honnêteté et à la vérité ? Cette société du spectacle, de l’agitation et du consumériste frénétique, semble nous avoir inoculé le virus de la passivité, de la servilité consentante et de la servitude volontaire (La Boétie).
Puisque le faux rassure, quand le vrai inquiète, tout le monde se croit légitime à revendiquer le droit au mensonge. Il faut convenir que le mensonge est le meilleur couteau suisse qui soit : les aéroports ne polluent plus et sont les amis du climat, grâce à des labels greenwashing totalement abusifs, les maires vantent leur plan climat, même s’il est totalement en échec, ou se prétendent des « gaullistes sociaux » alors que leurs mesures sociales sont minimalistes voire inexistantes, les politicards nous proposent des boucs émissaires « prêts à haïr », les caméras intelligentes nous protègent du « mal », les publicitaires nous déculpabilisent en nous racontant des histoires à dormir debout. Et il semble que nous soyons en effet en hibernation, du moins en léthargie profonde… Bref, notre confort occidental repose sur un lit d’escroqueries et de tromperies. Voltaire nous alertait déjà en 1759, lorsqu’il faisait dire à Candide qui venait de croiser un esclave noir amputé : « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Ce sucre, aujourd’hui, est devenu appareils électroniques, vêtements de la fast-fashion, soja transgénique, élevages industriels infernaux, minerais des mines africaines, décharges à ciel ouvert, pollutions et réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, exploitations de millions d’ouvriers et d’enfants, inégalités croissantes. Mais en avons-nous seulement pris conscience ? Il semble que cette conscience soit terriblement myope et qu’elle ne veuille rien voir de nos impacts, à partir du moment où nous les jugeons assez éloignés de nos portes, de nos frigos et de nos nombrils. Our comfort, first !
Faisons un vœu et tenons-le !
La bonne nouvelle, c’est que nous allons changer d’année. Et qu’en pareille occasion, il est de … tradition de faire des vœux. Nous vous proposons ceux-là :
- N’ayons plus peur ! Parce que la peur n’évite pas le danger, et qu’elle est surtout le meilleur outil des populismes et des mensonges politiques.
- Ouvrons nos espaces mentaux, parce que c’est en eux que nous passons notre vie. Aérons-les, ventilons-les, car il n’y a rien de mieux pour assainir un espace.
- Essayons, et partageons nos essais, découvrons, cherchons l’inconfort et l’incongru (qui ne tuent pas, a contrario du confort aseptisé qui détruit la planète et notre avenir).
- Protégeons-nous des mensonges, de la publicité, du buzz puéril ou violent.
- Cessons nos délits de fuite (TV, smartphone, mobilité frénétique, consommation inutile, bruit et agitation…), et respirons. Profondément. Offrons-nous un peu de calme et de silence, de marche en forêt ou sur la plage, de contemplation de la nature, de discussions apaisées et bienveillantes. Autour du changement à accepter et à conduire, plutôt qu’à fuir ou à subir.
- 2024 peut ne pas être l’année du dernier IPhone®, ou de nouvelles promesses technosolutionnistes. Elle peut être l’année d’une respiration pour nous ouvrir les yeux et l’envie d’arrêter cette course anxiogène, parce que (réellement) dangereuse.
- Redonnons de la valeur et du sens à nos existences, retissons des liens entre nous, humains, et avec le monde vivant. Vivons en cohérence ! Défracturons-nous !
La « transition » n’est pas un mur mais un pont
Nous verrons alors que la « transition » n’est plus qu’une modalité. Pas un mur de souffrances, ni un monde de privations. Tout au contraire, la pensée écologique est un nouveau territoire à explorer, qui fleure bon la santé globale (One Health), la solidarité et le partage, la fin de la « fin du monde », et le début d’une nouvelle ère pour nous et nos enfants.
Nous vous souhaitons une très belle année, à vous et vos proches ! 😉
Citoyennement vôtre.