Pourquoi, on n’est pas tous écolos ?
Ce court article est une petite mise au point, à l’adresse des élus, des autorités publiques et des médias.
Commençons par ouvrir un dictionnaire : « Ecologie : doctrine visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier ».
Lorsque des citoyens évoquent les thèmes de la sauvegarde de l’environnement, du climat, de la biodiversité, il est toujours étonnant d’entendre ou de lire les élus conservateurs et de nombreux médias les qualifier systématiquement d’« écolos ». Il va sans dire que cette étiquette vise plus ou moins consciemment à isoler, circonscrire, voire ostraciser, ces citoyens alertes. Elle vise à simplifier le problème, mais surtout à éviter les grands questionnements, et les remises en cause de nos dénis confortables. Elle permet de s’émouvoir plus aisément, généralement en meutes, devant les perspectives déstabilisantes ouvertes par la décroissance, la sobriété, le retour à la raison et le respect de la planète… Elle facilite le rangement de ceux qui interrogent nos responsabilités dans le tiroir des non-conventionnels, voire des marginaux. Elle permet encore d’accoler à ces citoyens la responsabilité de telle ou telle outrance verbale d’une figure de l’écologie politique. Et si, à ce propos, nous parlions des outrances des conservateurs néolibéraux du vieux monde ? Où est le (vrai) péril ? Chez les écologistes, ou chez ceux qui ne possèdent qu’une clé de lecture du monde : l’argent, le fric, le flouze, la thune, comme disaient les Tontons flingueurs… ?
Pourquoi, donc, un « simple » citoyen ne pourrait-il pas évoquer ces sujets environnementaux sans se voir cataloguer, tel un membre d’une secte Amish, ou d’un mouvement politique, ou de dangereux radicaux ou extrémistes ?
Mais qui, parmi nous, aurait l’impertinence d’affirmer son désintérêt total pour un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement, et pour la protection de son milieu de vie ? Qui aurait l’inconscience d’afficher un égoïsme tel que l’avenir de ses enfants lui indifférerait au dernier degré ?
Ne sommes-nous pas tous et toutes des citoyens du monde, comme le suggérait déjà le philosophe Emmanuel Kant (« Weltbürger ») dès 1795 ? Aujourd’hui, face aux périls environnementaux qui grondent, qui pourrait encore, sans passer pour un triste sire ou un ignare, ne pas revendiquer son statut d’écocitoyen du monde ?
Donc, non, nous ne sommes pas réductibles au qualificatif d’écolos. Et nous sommes, d’ailleurs, plutôt bien moins extrémistes que la plupart des conservateurs néolibéraux, toujours à cheval sur leurs vieux bourrins dénommés « croissance », « PIB », « avions » et « béton », qui galopent vers l’abîme.
Nous sommes des citoyens très intéressés et investis dans les causes environnementales, climatiques, sociales et sanitaires (santé globale). Parce que c’est juste le monde réel, et que tout y est intriqué. Parce que nous devons protéger notre incroyable planète, pour nous, nos enfants et les leurs, mais aussi pour l’ensemble du monde vivant. Parce que nous devons nous rebeller contre cette folie collective du greenwashing, de la bienséance hypocrite et de la fausse respectabilité de ceux qui, encravatés et en costume orné des insignes bleu et rouge des ordres nationaux, nous entraînent à la catastrophe, par couardise, cynisme ou ignorance, mais toujours avec l’assurance de ceux qui pilotent le navire avec sagesse et expertise. Une fausse assurance, vous l’aurez compris.
Optons pour l’extinction massive des dogmes archaïques, pas pour celle de la biodiversité et de la vie !
A bon entendeur, salut. 😉