Un adjoint niçois bien arrogant !
Les cofondateurs et représentants du collectif citoyen 06 avaient sollicité un rendez-vous avec celui qui n’était alors que le directeur de cabinet de Christian Estrosi, avant de devenir son 1er adjoint (ou son dauphin) : Anthony Borré. Ce rendez-vous, très … instructif, eut lieu le 2 juillet 2019, dans son bureau. Cet échange en a dit long de la personnalité de ce jeune technocrate. Et trois ans plus tard, tous les signaux montrent que le personnage ne s’est pas amélioré. Extraits choisis…
L’idée de cette rencontre était de poser quelques grandes problématiques afin de suggérer une réorientation des actions de la ville-métropole sur la base de nombreuses propositions (et remise de livrets de propositions du collectif).
Exemples :
- « Nous voulons un plan climat beaucoup plus ambitieux, des actions beaucoup plus fortes et rapides, dans l’intérêt commun » (à l’appui : infographie-carte de la France à plus de 50°C).
- « Nous voulons une vraie ville moderne, pas en retard sur les autres métropoles, où il fait bon respirer, se déplacer, faire du vélo en sécurité, être en sécurité alimentaire et énergétique : pas qu’une smart city avec des smart grids… »
- « Nous ne voulons pas d’extension de l’aéroport, de saturation et de GES supplémentaires »
- « Quel est le plan bus ? Au gaz, à l’hydrogène, à l’électricité ? » (annonces contradictoires à l’appui)
Dès le début de la réunion, à laquelle était présente Pauline Hérouan, chargée du développement durable, Anthony Borré est entré dans un long monologue d’autosatisfaction péremptoire et une liste à la Prévert de ses contraintes : « Nous travaillons énormément pour faire avancer les dossiers malgré les procédures administratives très lourdes : plus de 10 ans pour aboutir à ce tram… », mettant en avant « les freins, les procédures administratives, les tensions » : « on n’a pas la même culture que les pays nordiques », « il a fallu 10 ans pour faire le tram », « on ne va pas faire la révolution », « incitatif mais pas coercitif », « on cherche donc les équilibres », etc.
Lorsque nous avons évoqué notre souhait de nous exprimer (« Pouvons-nous échanger ? »), le ton s’est rapidement crispé. Car Anthony Borré n’est visiblement pas homme de dialogue, pensant pouvoir sermonner les citoyens du haut de sa chaire. Alors qu’il avait devant lui une fiche détaillant le collectif citoyen 06 et ses représentants, il a tenté de jouer une ruse de cour d’école : « Collectif… comment déjà ? », faisant mine de chercher dans ses petits papiers…
Le ton est ainsi devenu raide, nerveux, croissant, le sourire crispé, les allusions et déformations de nos propos se sont multipliées, allant jusqu’à des quasi-menaces : « Ah oui, vous insinuez que nous ne sommes pas dans la légalité ? »…
Cette arrogance a peiné à cacher qu’il était manifestement sous-informé d’un certain nombre de points techniques, et globalement mal préparé, comme pris de court par nos propos. En pareil cas, l’incompétence n’est jamais très loin…
Qu’est-ce que je risque si je ne respecte pas la loi ?
Mais le plus intéressant était à venir. Verbatim (car nous avons quelques traces) :
- « Et alors, vous, que proposez-vous ? Depuis le début, vous ne proposez absolument rien de concret » (c’est alors que nous lui avons remis notre livret de 100 pages, déjà transmis à Philippe Pradal quatre mois plus tôt, le 15 mars 2019)…
- « Vous savez ce qui compte ? Ce ne sont pas les plans, ce sont les … élections ! »
- « Je ne vous laisserai pas dire que nous ne respectons pas la loi ! ». A notre remarque : « Donnez-nous des garanties que vous la respecterez », la réponse stupéfiante d’Anthony Borré a fusé : « Qu’est-ce que je risque si je ne la respecte pas ? »
- « Le PCAET, le PLUM, le SRADDET ne sont que des outils indicatifs : on n’y met pas tout ! Ils ne résument pas la politique publique ! », « Vous ne parlez que des chiffres ». « Qui vous dit qu’on ne fera pas des choses qui ne s’y trouvent pas. Seul compte le programme électoral ! Faites confiance au maire »…
- « Oui, la confiance ne se décrète pas. Mais il faut savoir donner sa confiance à Christian Estrosi »
- « Vous ne pensez qu’aux chiffres, mais une politique publique, c’est bien plus que des chiffres »
- « Qui vous dit que le chantier du PEX (nouveau Palais des Expositions) ne sera pas transformé en nouvelle coulée verte ? »
- « Pourquoi vous crisper sur ce plan : qui vous dit que nous ne ferons pas plus ? »
Lorsque nous avons exposé une carte montrant l’absence criante de continuité du réseau cyclable de la ville : « Et voilà, arrêtez un peu… Vous êtes dans l’exagération : il y a longtemps que ce problème a été traité ! », « Christian Estrosi est un cycliste, il fait beaucoup de vélo et sait de quoi il parle », « Sur le vélo, comme sur beaucoup d’autres sujets, dois-je vous rappeler d’où nous sommes partis ? », « Mais vous n’avez pas remarqué que la ville de Nice avait une autre culture que Paris, Strasbourg ou Bordeaux ? Ça n’a rien à voir… », « Christian Estrosi met en œuvre une politique incitative et non coercitive ».
Voyant que nous prenions des notes, Anthony Borré, comme piqué au vif, s’est exclamé : « Ah oui, vous écrivez ce que je dis ? Aucun problème : j’assume chaque mot »…
Au final, aucun élément de réponse n’a été à la hauteur de nos interrogations, les argumentations restant systématiquement floues et incantatoires. C’est en gros le même constat que celui que nous avions tiré de nos rencontres avec plusieurs directeurs de la métropole (Yves Prufer, directeur de l’énergie, Guillaume Beaurepaire, directeur de la transition, parti depuis), ou encore l’adjoint Philippe Pradal, aux finances et aux transports.
Constatant nos mines déconfites, Anthony Borré conclut par ces mots : « Je vois bien que nous n’arrivons pas à nous entendre ». Remarque qui nous a incités à demander une entrevue avec le maire. Réponse positive. La rencontre avec Christian Estrosi eut lieu six mois plus tard, le 9 janvier 2020. Une rencontre qui donnera lieu à un autre papier…
A vous de vous faire une opinion. La nôtre est (très) claire : la démocratie mérite (beaucoup) mieux que cette comédie d’adolescents s’exerçant au jeu du pouvoir ! Naturellement, ce mauvais joueur (qui est bien loin du personnage « sympathique » de sa photo de profil Twitter !), peu conscient de l’impérieuse nécessité d’être à l’écoute des citoyens, a bloqué le collectif citoyen 06 sur son compte Twitter. Décidément, Anthony Borré ne supporte pas la contradiction, lui préférant d’assez loin les courbettes de courtisans avilis…