Silence, on bétonne !
Par le Collectif Citoyen 06
Depuis des années, le territoire des Alpes-Maritimes voit son littoral et son proche arrière-pays livré aux bétonnières et aux grues. La ville de Nice surpasse ses voisines, avec la mainmise du BTP sur la moindre parcelle de terre, de colline, et surtout sur la basse vallée du Var.
CE QU’IL FAUT RETENIR :
Comme pour cacher sa frénésie urbanistique, le maire de Nice évoque à présent sa campagne de débétonisation (qui peut le croire ?), et son extension de la Promenade du Paillon (qui impose de nombreuses destructions). Mais ce ne sont pas quelques linéaires d’arbres qui annuleront les dégâts environnementaux sur les collines niçoises et sur la basse plaine du Var ! A Nice, le béton coule à flots, mais les dégâts sont immenses !
Depuis 2008, l’Établissement Public d’Aménagement « Ecovallée » (il fallait oser !) urbanise comme jamais ces terres fertiles et inondables, à la biodiversité particulièrement fragile. Depuis 2008, l’Établissement Public d’Aménagement « Ecovallée » (il fallait oser ce hold-up sur l’écologie !) urbanise comme jamais ces terres fertiles et inondables, à la biodiversité particulièrement fragile. Christian Estrosi, maire de Nice depuis 2008 (à une parenthèse près), soutient ardemment son G20 : le club fermé des entreprises du BTP et de l’hôtellerie de luxe, et prétend régulièrement « aimer les grues ». Mais ce ne sont pas les grues cendrées dont il parle… La culture de ce « maire bâtisseur » (Mao ne faisait pas mieux), qui détruit beaucoup, est un mélange fantasmé de terminologie techno à l’anglaise et de futur suranné de la science-fiction des années 1970 : « smart city », « smart grids », « safe city »… Les derniers vergers et serres sont en voie de totale disparition sous les lames des bulldozers, et les terres arables sont raclées et envoyées on ne sait où, dans une logique absolument irréversible. Pourquoi ? Pour créer de longues avenues de bitumes, bordées de bâtiments aussi disparates que possible, très loin du style méditerranéen ou niçois. Pour créer des dizaines d’hectares de bureaux (mais les besoins ont chuté depuis l’ère Covid et le télétravail), et de quelques lopins de logements sociaux pour tenter de rattraper l’immense retard de notre ville (loi SRU). Notons que la population de la ville stagne depuis des décennies, et qu’elle a plutôt tendance à diminuer légèrement. On bétonne donc à l’Ouest pour éviter de rénover le centre-ville ou de diminuer le taux de vacance des logements niçois.
La basse vallée du Var n’a jamais subi autant de bétonisation, sur des hectares de terres fertiles… (copyright CC06)